Lever le camp 

Le Fort de Por’h Puns est un lieu chargé d’histoires : Les grandes, avec la compagnie des Indes, la seconde guerre mondiale, les armées militaires, le corps de garde. La délicate, empreinte des éléments naturels qui l’entourent et des craintes qui en découlent. Les humaines, avec ces enfants qui y ont passé des vacances, ceux et celles qui s’y sont mariés.
Le Fort de Por’h Puns est également un site aux multiples paysages. Que l’on soit perché sur le haut de la base de tirs, caché dans la salle des munitions ou à regarder la mer derrière une meurtrière, chaque recoin offre un point de vue unique sur la Rade de Lorient.
Le Fort de Por’h Puns est surtout un site aux mille sens, aux odeurs de menthe à l’entrée des alcôves, aux sons amplifiés de la marée qui monte et qui descend, au spectacle quotidien de la circulation maritime de la Rade de Lorient.

Les souvenirs sont nombreux : Lorsque Mackenzy accompagne aux percussions le lever du soleil, Julie Nioche et son équipée qui restent et résistent, au rythme des marées, Ola Maciejewska préparant sa prochaine création, Rafael et Victor vérifiant la solidité de leur mobilier. Mais aussi tous et toutes les autres : Enora, Delphine, Flavie, Hyacinthe, Sylvain, Quentin, Inès, Phynox, Sandrine, Tanguy, Louise, Margot… et bien sûr Mastabilo.
Et il y a ce dôme, notre capsule, à la fois botanique et temporelle qui a créé un signal pour tous les navires entrant dans la Rade. 

On a campé. Littéralement. Nos tentes étaient sur le chemin, nous avons veillé chaque soir.  Sur le fort et sur nous-même. On a parlé de l’économie de l’art aujourd’hui, de la résistance nécessaire pour danser dehors, d’un futur submersible, de vulnérabilité. On a fait des brouillons, des tentatives, on a transformé, on s’est transformé. Chaque jour, nous avons accueilli, nous avons fait visiter les dessous du Fort, les dessous de la recherche, les dessous du campement.

Au bout d’une semaine, il faut déjà lever le camp, mais les souvenirs sont indélébiles.

Annabelle MORISSET Gardienne du littoral, Syndicat mixte Dunes Sauvages de Gâvres à Quiberon , Quentin RIOUAL dramaturge docteur en histoire du théâtre échangent sur le vivant, les lieux vivants sources de création. Il et elle ont répondu à l’invitation d’ Amélie-Anne à l’origine du projet C.A.M.P.

Aujourd’hui, autour d’Amélie-Anne : Soazig le Hénanff historienne , Alain Guyonvarho gardien du fort, Gilles Amalvi écrivain, crtique de danse, créateur et poète sonore.

Amélie-Anne est entourée de Maryse Lejeune association Objectif Dunes, Dominique Le Moël association Gâvres et traditions et de Machtabilo (Damjan Petrovic) artiste plasticien.